Madeleine Festeau-Sicardet est née le 30 mars 1936. Elle est issue d’une longue lignée de vignerons à Fontaine où elle a passé toute son enfance. Ses parents, Roger et Suzanne Sicardet, possédaient une vigne, chemin des Vaux, en face de la cabane dont les fondations ont été retrouvées en novembre 2018[1]. Pendant la période des fêtes de fin d’année 2019, elle a éprouvé le désir de reproduire « la petite maison » de son enfance[2] et pour cela « a repris un crayon »… Le résultat qu’elle nous a fait parvenir en toute amitié et qu’elle qualifie modestement d’« enfantin » nous vaut la reconstitution d’un paysage des années 1940 d’une grande précision.
Le chemin des Vaux est à droite. Il est creusé d’ornières parallèles laissées par « le passage des voitures à cheval ». Ces traces sont « appelées localement rouins ou ruins ». Le chemin est bordé, à droite, par « une succession de parcelles de vigne et de jardins » en lanières. La vigne au premier plan est celle des parents de Madame Festeau. À l’arrière-plan, c’est « la vigne de Jeanne Lelièvre, séparée de la route de Daix par un petit muret ». À proximité, deux peupliers « ne respectent pas leur véritable emplacement » mais « leur hauteur représente ce que l’œil pouvait percevoir de l’endroit où Madame Festeau se plaçait ». « Le lieu, appelé le tournant des peupliers, était un virage en S avec une importante dénivellation ». De l’autre côté de la rue, on voit la maison d’Alex qui se trouve aujourd’hui 16 allée des Fauvettes. « Cette coquette petite maison au milieu des champs était celle d’un couple de Polonais arrivé dans les années 30 ». Au début de la route qui conduit à la mare, la croix de Daix et deux sapins marquent le départ du sentier de l’église, bordé par le Bois des Pères du parc Saint-Bernard. À la lisière supérieure du Bois des Pères, apparaît le clocher de la basilique « avec son pignon en planche »[3]. Entre le bois et le chemin des Vaux s’étend un grand champ labouré correspondant à la partie occidentale de l’ancien enclos des Feuillants. Au premier plan, le sentier du cimetière sépare ce champ du verger Duperat qui est devenu le Verger de Fontaine. Dans ce verger, « les troncs étaient blanchis et l’alignement impeccable ». La cabane est à l’angle du verger. Sa porte s’ouvre dans le pignon Nord et le faîtage est parallèle au chemin des Vaux.
Sigrid Pavèse avec la collaboration de Jean-Christophe Lornet et Élisabeth Réveillon.
[1] Madame Festeau a raconté ce que représentait cette cabane pour l’enfant qu’elle avait été dans http://www.lesamisduvieuxfontaine.org/la-cabane-du-chemin-des-vaux/
[2] Courrier de Madame Festeau du 29 décembre 2019.
[3] Le toit de la « basilique » de la Maison natale ne sera achevé qu’en 1991, 100 ans après le début de la construction de l’édifice.