Les balades fontainoises des AVF cet été 2024

Le site de la butte de Fontaine renferme des vestiges qui ont traversé le temps. Deux balades entre histoire, architecture, art et spiritualité organisés par l’association des Amis du vieux Fontaine vous emmènent découvrir des œuvres et des souvenirs qui vous aideront à comprendre ou à imaginer les lieux tels qu’ils étaient des siècles auparavant. Un troisième circuit vous replongera dans l’atmosphère de la Seconde Guerre mondiale à Fontaine. Suivez le guide !

Une chapelle de l’église des Feuillants © Jacky Boilletot

 

Mardi 16 juillet à 9 h 30

L’église des Feuillants

Rendez-vous : place des Feuillants.

Gratuit.

Sans inscription.

 

 

 

Saint Bernard par Joseph Moreau la nuit © Jacky Boilletot

 

Mercredi 24 juillet à 9 h 30

Les représentations de saint Bernard dans l’art 

Rendez-vous : place des Feuillants.

Gratuit.

Sans inscription.

 

 

 

Monument aux morts des guerres du XXe siècle ©Sigrid Pavèse

 

Jeudi 22 août à 9 h 30

Fontaine les Dijon dans la Deuxième Guerre mondiale

Rendez-vous : devant la stèle de l’appel du 18 juin, square du rond-point Charles-de-Gaulle.  Gratuit.

Sans inscription.

Journées européennes du patrimoine 2024

L’esthétique de la maison natale de saint Bernard est celle du XIXe siècle, très loin du château primitif où le saint a vu le jour. Il n’est en effet pas possible d’accéder aujourd’hui à la réalité des années d’enfance de saint Bernard et on ne peut que fantasmer sur l’édifice du XIe siècle. C’est ce qu’ont fait l’architecte et le commanditaire du bâtiment actuel en offrant une vision romantique du monument où l’ambiance féodale évoquée ne correspond nullement à celle du temps.

La tour d’entrée et le dôme © Annick Getet

Dimanche 22 septembre à 14 h 30

La Maison natale de saint Bernard

Rendez-vous : place des Feuillants
Inscription obligatoire. amisduvieuxfontaine@gmail.com

Groupe limité à 25.

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La bibliothèque des Missionnaires de saint Bernard à Fontaine-lès-Dijon

La bibliothèque des missionnaires, état actuel (photo Marie-Jo Leblanc).

S’ouvrant sur un panorama qui s’étend jusqu’aux contreforts du Jura, la bibliothèque des Missionnaires de saint Bernard, située au-dessus des chapelles royales, se présente comme une grande salle de lecture et de travail très lumineuse. Elle est parquetée en chêne et trois des murs sont garnis de meubles en bois permettant de ranger des livres. La partie inférieure des armoires juxtaposées est fermée par des portes pleines à battant. Elle est plus profonde et moins haute que celle des vitrines avec vantaux grillagés et châssis en bois fermant à clé qui la surmontent. À l’usage, des voiles blancs ont dû être tendus sur les grillages pour mettre les ouvrages à l’abri de la poussière et de la lumière. Le mur qui longe le dôme extérieur, entre les fenêtres aux vitraux dus au peintre-verrier parisien Léon Ottin, est habillé par un meuble reprenant la structure des autres travées avec deux casiers ouverts entre les deux corps d’armoire. Les retombées du plafond papiétées comme les murs dans des tons en accord avec les armoires, les soubassements en lambris, les portes d’accès avec châssis en chêne, panneaux en sapin et impostes, les trois poutres porteuses de la charpente badigeonnées en blanc à l’image du plafond, animent harmonieusement l’ensemble. Des étiquettes manuscrites indiquent que la collection de livres était structurée selon un classement thématique : dogme, morale, théologie …

La conception de cette salle apparaît purement fonctionnelle et utilitaire. Cœur de la Maison natale, elle a un accès direct au balcon qui domine l’intérieur de la « basilique ». [i] Étouffante en journée l’été, d’un confort spartiate l’hiver avec sa modeste cheminée remplacée plus tard par un poêle, elle reste riche d’odeurs, imprégnée de cette atmosphère si particulière des lieux où l’on s’instruit, réfléchit et étudie en silence.

Cette « pharmacie de l’âme[1] » a été imaginée pour les Missionnaires de saint Bernard par l’architecte Paul Selmersheim dans le cadre des restaurations de la Maison natale. L’exécution sur mesure du mobilier et du parquet a été confiée en 1883 au menuisier Philippe Guyot. Avec les trois chambres qui communiquent avec la bibliothèque, l’étage prend la place d’un toit qui avait remplacé, en 1821, une salle d’apparat détruite en 1793 pour en récupérer les matériaux. Les moines Feuillants avait fait une pièce unique du troisième niveau du donjon du château médiéval. Ils l’avaient dotée d’un plafond à caissons aux armes du roi Louis XIII quand celui-ci avait fait de leur établissement un monastère royal. Elle fut probablement leur salle capitulaire au XVIIe siècle.

La bibliothèque des missionnaires a d’abord accueilli le fonds du chanoine Renault qui avait le goût des livres et les avait transmis à ses successeurs copropriétaires avec lui de la Maison natale. Elle s’est enrichie d’une bibliographie bourguignonne léguée par un doyen du diocèse. De leur côté, les missionnaires ont collecté, archivé tout ce qui concernait l’histoire de la maison et de saint Bernard. On ne connaît pas de catalogue mais certains ouvrages étaient rares[2]. Malheureusement, des brocanteurs profitèrent en 1909-1910 de la désorganisation de la maison, liée à une succession mouvementée[3], pour faire main basse sur une partie de la bibliothèque bourguignonne et sur les archives. C’est ainsi que fut perdu le registre de la confrérie de saint Bernard du XVe siècle et un calendrier paroissial du début du XVIIe siècle, qui faisaient partie des archives paroissiales. Ces documents se trouvaient dans la Maison natale parce que le curé de Fontaine, qui était obligatoirement un missionnaire depuis 1879 pour éviter les frictions entre la paroisse et la Maison natale, résidait dans la maison natale[4]. Seuls certains documents manuscrits purent être rachetés[5].

À l’arrivée des Rédemptoristes en 1919, ce qui restait de cette bibliothèque de référence fut transféré par le propriétaire au séminaire situé rue Paul-Cabet. On en perd la trace après le déménagement du séminaire boulevard Voltaire en 1921. Cependant des documents comme l’inventaire du monastère des Feuillants par Louis Gellain qui se trouvait dans la Maison natale à la fin du XIXe siècle ont pu entrer aux archives départementales de la Côte-d’Or par le biais de l’évêché[6]. À leur tour, les Rédemptoristes garnirent les rayonnages d’ouvrages utiles à leur mission dans le diocèse, mais depuis leur départ en 1978 les meubles sont vides et délaissés.

Aujourd’hui, la bibliothèque de la Maison natale est un cadre à l’esthétique particulière et toujours émouvant. Ses boiseries de la fin du XIXe siècle deviennent rares et ne demandent qu’à être remises en valeur et à accueillir une nouvelle collection.

Sigrid Pavèse

 

[1]  L’inscription grecque inscrite au-dessus de la porte d’entrée de la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Gall en Suisse alémanique.
[2] CHOMTON (abbé), Saint Bernard et le château de Fontaines-lès-Dijon, 1891, I. p.11, note relative à un manuscrit de la Vita Secunda.
[3] Mort de Félix Poilblanc, directeur de la Maison natale, 16 juillet 1909, ; mort de Just de Lalaubie, propriétaire de la Maison natale depuis septembre 1908, décédé le 22 octobre 1909 à Leysin en Suisse.
[4] Archives diocésaines de Dijon, 2P 278, Note du conseil paroissial le 3 avril 1910 transmise à Monsieur de Lalaubie. Lettre de Joseph Massin au curé Rémy du 6 mars 1914.
[5] COLLIN (Lazare), Christian de Bretenières (1840-1914), Dijon, 1923, p. 441.
[6] MOYSE Gérard, Lettre du 30 septembre 1998 à l’auteur. Entrée le 1er octobre 1964 en provenance de l’évêché sous la cote J 2579/3.

La vigne plantée en foule à Fontaine-lès-Dijon

À Fontaine, jusqu’à la fin du XIXe siècle et la crise du phylloxéra, la culture de la vigne en foule était la seule pratiquée. Les parcelles étaient plantées d’arbres fruitiers et les ceps étaient disposés librement et en grande densité (20 000 à 24 000 pieds à l’hectare[1]). Cette viticulture était travaillée exclusivement manuellement. La traction animale qui impose un passage linéaire dans la vigne n’était pas de mise, d’autant que les chevaux à Fontaine étaient rares. Les ceps pouvaient donc être serrés, d’où l’origine du mot « foule », et se trouver irrégulièrement plantés. L’homme se faufilait entre eux.

Même si, à l’origine, la vigne neuve avait été plantée en rang, cet ordonnancement était bousculé par la technique du provignage annuel (du latin propaginem « bouture »). À Fontaine, on employait le mot « recouchage ». Bien que dispendieuse, cette technique de multiplication de la vigne était jugée indispensable pour renouveler progressivement une vigne. On préparait les « provins » en février ou mars. Pour cela, on couchait les ceps dans de grandes fosses contiguës de 1 à 2 m de long, de 60 à 80 cm de large et de 20 à 60 cm de profondeur[2], qu’on recouvrait de terre. Comme tous les autres ceps, quand les saillies (deux en général) avaient atteint assez de hauteur, elles étaient attachées à un paisseau, c’est-à-dire à un piquet solidement enfoncé dans le sol pour soutenir le plant et le guider dans sa pousse tout au long de son cycle végétatif. Dans une plantation en foule, chaque paisseau signalait la présence d’un cep[3].

Les vignes en foule ont été abandonnées à la fin du XIXe siècle et surtout au XXe siècle avec la reconstitution du vignoble détruit par le phylloxéra. L’introduction de plants greffés, la généralisation du palissage et des rangs de vigne ont permis l’introduction du cheval et la mécanisation. Le vignoble a alors changé d’apparence car le système de provignage, où le même pied renaissait sans cesse par marcottage et la haute densité des ceps conduisaient à donner au vignoble une allure désordonnée très éloignée des paysages viticoles actuels avec des rangs de vigne sans arbre dans les parcelles.

Sigrid Pavèse

 

[1] Archives municipales de Fontaine-lès-Dijon, F2, statistique décennales, 1882.
[2] GENRET-PERROTTE, Rapport sur la culture de la vigne et la vinification dans la Côte-d’Or présenté le 2 octobre 1853 au Comité central d’agriculture de Dijon, Dijon, 1854. Fontaine-lès-Dijon, questions 35 à 37.
[3] Remerciements à Émile DELESTRE, (Association Cadoles et Meurgers, Hauteville) et à Bruno LAUTREY pour la documentation transmise.

Fontaine-lès-Dijon dans le Bien public de 1964

Le début de l’année 1964 est marqué par la disparition brutale, le 14 janvier, de Léonce Lamberton, le maire de Fontaine depuis la Libération, qui fait suite à celle tout aussi soudaine de son adjoint, Pierre Gueny. Léonce Lamberton laisse une commune de 3 000 habitants en pleine expansion, qui vient de se doter d’un plan d’urbanisme prévoyant 10 000 habitants à l’horizon de 1970. Fontaine est alors une commune dortoir : la plupart des habitants travaillent et se fournissent à Dijon. Les électeurs sont appelés aux urnes pour remplacer les deux conseillers. Une seule liste est présentée. Elle obtient une majorité écrasante. Jean Souny, l’ancien directeur de l’école communale de garçons depuis 1964, qui a continué à assurer sa fonction de secrétaire de mairie après sa retraite de l’Éducation nationale en 1957, est élu maire. Le discours qu’il prononce à la suite de son élection est intégralement repris dans le quotidien. Il est le prélude à bien d’autres qui forcent l’admiration par leur humanisme.

À la mairie, l’ouverture du nouveau groupe scolaire des Carrois a libéré des salles. La porte de l’ancienne classe donnant sur la rue Saint-Bernard est transformée en fenêtre. Le crépissage du bâtiment est effectué. L’idée d’établir une nouvelle mairie dans la maison de maître de la rue Bernard-Mathey est abandonnée. Des terrains sont acquis aux Carrois pour construire un bâtiment moderne répondant aux nouveaux besoins.

La réalisation de la dernière tranche de modernisation du réseau électrique est lancée et le projet d’extension générale du réseau d’eau est mis à l’étude, mais rien ne peut être fait pour l’assainissement tant que l’agrandissement de l’usine de Longvic n’est pas effectif. Un terrain de jeux, à l’origine du plateau d’évolution des Carrois, est installé mais la cour de l’école n’est pas achevée et l’absence d’école maternelle dans la commune reste sans solution. En attendant, les deux groupes scolaires sont dotés d’un téléphone, d’un aspirateur… D’importantes réparations au presbytère sont entreprises et un devis de réfection du toit de l’église est demandé. Des lampes pour l’éclairage public sont posées dans les nouveaux lotissements. Les travaux de construction du boulevard des Allobroges débutent par l’aménagement du carrefour au niveau de la route d’Ahuy. Des bordures de trottoirs sont posées rue du faubourg Saint-Martin. À la mare qui est réaménagée, les saules font leur apparition. Près du cimetière, un petit parking est créé. Fontaine est inclus dans le périmètre du syndicat de la zone industrielle de Dijon et les ordures ménagères sont désormais ramassées deux fois par semaine par la Franco-Suisse.

Les vignes et vergers disparaissent de plus en plus mais le caractère rural de la commune continue à se manifester avec le syndicat fruitier, la présence de l’alambic pour les bouilleurs de cru, la déclaration des récoltes de vin, la destruction d’un terrier de blaireaux aux Rompots par le garde fédéral accompagné des meilleurs chasseurs du village. En 1964, la sécheresse est exceptionnelle et pour prévenir les incendies, un arrêté municipal précise que les paillers, gerbiers, meules de foin ou tout autre stock de fourrage en dehors de bâtiments agricoles devront être placés à une distance minimum de 50 m des habitations. Pour accroître la mobilité des sapeurs-pompiers de Fontaine, une camionnette d‘occasion est achetée, la commune n’étant pas suffisamment riche pour acquérir un véhicule neuf. L’esprit village est encore très fort et toutes les compétences sont mobilisées pour remettre le « tub » Citroën de 11 CV en état. Lors de sa remise officielle, le maire est très fier de montrer cette « œuvre » commune au colonel, inspecteur départemental. À côté de la kermesse, de la fête patronale, du bal des pompiers et des conscrits qui rythment l’année, le cercle paroissial Saint-Bernard continue à animer la vie culturelle et sportive fontainoise avec des séances de ciné-club, des conférences, du théâtre, de la danse et des matchs de football.

La réussite au certificat d’études est encore une source de fierté et les « futures bonnes ménagères » continuent à fréquenter l’école ménagère, mais la société change doucement. Pour que les écoliers de la commune puissent goûter aux joies du ski, les premiers jeudis de neige sont organisés. L’été, un centre aéré est ouvert sur les terrains des Champs d’Aloux appartenant à l’évêché.

Sigrid Pavèse

Sortie annuelle des Amis du Vieux Fontaine

Vendredi 24 mai 2024
14 h 30 – 16 h
Les portes des allées du Parc à Dijon
par Thérèse et Daniel Dubuisson
Rendez-vous : Kiosque de la musique, place Wilson
Gratuit pour les adhérents. Participation libre pour les non-adhérents.

11 rond-point Edmond-Michelet © Thérèse Dubuisson

Nous débuterons par la porte Saint-Pierre avec la notion de porte de ville et d’octroi. La porte d’entrée des Allées nous fera parler des portes de prestige et le long des Allées, nous évoquerons l’époque où il fallait une autorisation pour ouvrir une porte et construire un pont sur les fossés. Puis nous parlerons des portes de jardins, des portes des villas bourgeoises jusqu’au 21e siècle avec les portes des copropriétés. La déambulation nous mènera jusqu’au rond-point Edmond Michelet. Thérèse et Daniel Dubuisson.

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Le coloriage à la bibliothèque avec les AVF : un bon dérivatif (Clichés S. Pavèse).