La libre circulation des vendanges en 1850 à Fontaine-lès-Dijon

Eugène Nicolle juché sur une charrette un jour de vendanges (Entre-deux-guerres), collection particulière.

Eugène Nicolle juché sur une charrette un jour de vendanges (Entre-deux-guerres), collection particulière.

Le 1er octobre 1850, le maire de Fontaine, Claude Gruet, est amené par les circonstances à prendre un arrêté[1] de police rurale à la veille des vendanges qui, cette année-là, vont débuter dans la commune le 5 ou 6 octobre courant[2]. En effet, chaque année le transport des vendanges est entravé par de multiples obstacles dans le village : fumier, boues, bois et autres matériaux. Les propriétaires ont 4 jours pour les enlever et libérer les rues et places du bourg. Il est aussi défendu de laisser stationner pendant la nuit les voitures, tombereaux et charrues qui doivent être remisés soit sur la place « du » Carrois, soit près de la mare. Les gardes champêtres sont spécialement chargés de l’exécution de cet arrêté et habilités à dresser des procès-verbaux à tous les contrevenants.

Dans les faits, cette décision a été provoquée par un arrêté préfectoral sur la salubrité publique. En effet, avec l’établissement de la Seconde République, le 25 février 1848, le législateur se préoccupe d’hygiène publique et institue le 18 décembre 1848 une commission de prévoyance et d’assistance. Or, de tout temps, la salubrité extérieure, la sûreté des rues et des places, la propreté, la commodité des voies de circulation ont été l’apanage de l’édilité. Pour se conformer aux circulaires préfectorales, le maire a donc prescrit l’enlèvement de tout ce qui pouvait gêner la circulation sur la voie publique. La solution à ce problème consistait surtout à trouver des endroits dans la commune pour contenir ces différents dépôts. Le conseil municipal assigne donc trois emplacements devant servir exclusivement aux dépôts de fumier, bois, pierre et autres objets qui étaient placés jusqu’à présent dans l’intérieur du village. Il s’agit du terrain appelé le Carrois à l’entrée sud du village, d’un lieu situé aux Échannes, derrière le clos où se trouvait l’ancien hôtel des Cotottes et enfin de l’espace entre le 32 rue Jehly-Bachellier et la mare. Quant à l’actuel parking des Cotottes, il est réservé pour servir de creux à fondre la chaux. Le conseil municipal voit aussi dans cette mesure l’opportunité de procurer à la commune un supplément de revenus pour les dépenses qu’elle doit supporter annuellement et pour cela assujettit les habitants qui soumissionneront à une indemnité modeste, réglée à l’amiable et sans frais, pour chaque mètre carré de terrain occupé…

En remettant les stratégies de lutte entre les mains des autorités locales, la loi du 13 avril 1850 sur les logements insalubres, votée par la Seconde République finissante afin d’améliorer le sort des citoyens pauvres, a donc eu, à Fontaine-lès-Dijon,  cette singulière conséquence d’aboutir à faciliter les déplacements des véhicules dans la commune au moment des vendanges…

Sigrid Pavèse

[1] Archives municipales de Fontaine-lès-Dijon, D2, Registre de délibérations.
[2] En 1850, le ban de vendange n’a plus de caractère d’obligation.

 

L’autel de saint Bernard dans l’église paroissiale de Fontaine-lès-Dijon avant la restauration de 1899

L’autel de saint Bernard vers 1899 (Carte postale).

L’autel de saint Bernard aujourd’hui (Cliché Michel Laignelet, 1974).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’autel de saint Bernard, situé dans la chapelle nord de l’église paroissiale a connu diverses transformations au cours du XXe siècle. Sur une carte postale antérieure à la restauration de 1899, il présente un aspect bien différent de son état actuel.

Si l’on distingue à peine la partie supérieure de l’autel, on voit surtout l’imposant retable qui le surmontait et qui masquait complètement le lavabo de la chapelle d’origine. Ce retable architecturé en bois était composé d’une travée flanquée d’ailerons à volutes ;  deux colonnes cannelées à chapiteau corinthien, dont le tiers inférieur était sculpté de tiges de laurier enroulées, encadraient la contretable et supportaient un entablement à frise sculptée et corniche à denticules.

Le tableau d’autel représentait sainte Catherine d’Alexandrie, agenouillée sur les débris de la roue de son supplice. Ce sujet sans rapport avec le titulaire actuel de la chapelle s’explique par le fait qu’elle était dédiée auparavant à sainte Catherine, patronne d’une confrérie pour les femmes et les jeunes filles attestée dès la fin du XVIIe siècle[1]. La composition, inspirée d’une estampe de Louis Simonneau (1654-1727) d’après un tableau d’Antoine Dieu (1662-1727)[2], reproduisait la seule figure de la sainte, mais non les bourreaux et l’ange qui venait la couronner de fleurs[3].

Au-dessus du retable, une niche ménagée dans l’ébrasement de la baie murée abritait une statue de la Vierge à l’Enfant debout sur un croissant de lune et reposant sur un socle orné de têtes d’angelots.

Sur l’autel, un tabernacle à ailerons supportait le célèbre buste de saint Bernard attribué au sculpteur Paul Noël Barralet. Provenant de l’abbaye de Molaise, il avait été donné à la paroisse en 1811 et son installation dans cette chapelle datait probablement de cette époque. Le changement de vocable était précisé par l’inscription peinte sur le cartouche surmontant le tableau : J.M.J. SANCTE BERNARDE ORA PRO NOBIS.

De belle facture, les divers éléments : retable, tabernacle, statue et tableau formaient un ensemble cohérent de style XVIIIe siècle, surchargé au siècle suivant de tentures et de guirlandes.

Élisabeth RÉVEILLON

[1] Bulletin paroissial n° 4, avril 1908, p. 26.
[2] Élève de Le Brun.
[3] Patrimoine d’Aquitaine, Les dossiers de l’Inventaire, Dossier IM40006612 (http://dossiers-inventaire.aquitaine.fr/dossier/tableau-du-retable-de-l-autel-de-sainte-catherine-sainte-catherine-d-alexandrie/a4066e15-fcb2-4770-a1c2-deb761678fba)

Fontaine-lès-Dijon dans Le Bien public de 1949

La plupart des onze articles consacrés à Fontaine-lès-Dijon sont publiés pour rendre service aux lecteurs : jour d’enlèvement des ordures, annonce de la fête nationale, de la fête patronale, indication qu’une chambre à air de camion a été trouvée et peut être réclamée auprès d’Eugène Nicolle…

En août 1949, un arrêté municipal interdit d’allumer des feux dans les champs, jardins et friches. Cet appel à la prudence est lié à la grande sécheresse et à la chaleur qui ont régné sur toute l’Europe occidentale cette année-là, pendant l’été. Un autre avis rappelle un arrêté de 1926 qui interdit de pénétrer dans le bois situé entre la mare et l’église. Le maire veut lutter contre les incivilités qui détériorent l’environnement et annonce que les fautifs pris sur le fait seront verbalisés avec sévérité par les gardes champêtres. En 1949, la commune avait encore un caractère rural et c’était le garde-champêtre qui assurait la police municipale. Les gardes champêtres étaient des officiers de police judiciaire craints par les contrevenants.

Trois articles sont consacrés au ravitaillement, notamment en sucre et en carburant. Ce sont les derniers qui paraîtront sur le sujet, car les conditions de vie des Français commencent à s’améliorer avec l’aide américaine à la reconstruction apportée par le plan Marshall en 1948. Le haut commissariat au ravitaillement est supprimé et les derniers tickets de rationnement disparaissent le 1er décembre. Cette pénurie a marqué en profondeur les esprits et oriente la politique agricole vers une forte productivité, afin de garantir la sécurité alimentaire. C’est ainsi qu’à Fontaine en avril 1949, des films agricoles sur la motoculture, la lutte contre les mauvaises herbes et la fumure sont commentés par les ingénieurs de la direction des services agricoles, pour faire évoluer le monde agricole afin de tendre à l’autosuffisance alimentaire.

Enfin, un long article est consacré aux obsèques du lieutenant René Guillaume tombé en Indochine à la tête de son peloton, le 4 février 1948, comme l’avait relaté un précédent article paru après sa mort. Inhumée provisoirement à Hanoï au Tonkin – on ne parlait pas alors de Viêtnam -, sa dépouille a été rendue à sa famille pour être enterrée au cimetière de Fontaine. Sous le titre d’usage « Obsèques d’un brave » est décrit l’adieu social au jeune soldat avec l’hommage de ses pairs et le discours du maire, qui met en valeur l’écolier studieux et la personnalité du défunt. Le garçon étant connu de tous dans le village où il a grandi, la population se fait un devoir d’entourer ses parents et de leur exprimer sa sympathie. Les enfants des écoles avec leur maître sont présents à la cérémonie. Ils sont les témoins du rôle civique qu’ils devront accomplir à leur tour. Le nom du soldat est inscrit sur le monument aux morts des guerres du XXe siècle à Fontaine-les-Dijon mais ne cherchez pas sa tombe dans le cimetière de Fontaine, son corps a été transféré en 1959 à Chervey dans l’Aube, dans l’arrondissement de Troyes dont la famille était originaire.

Sigrid Pavèse

Conférence

Promenade dans les noms de lieux à Fontaine et dans les environs

Aquarelle de Nicole Lamaille (2020)

Causerie  de Monsieur Gérard TAVERDET.
Vendredi 20 novembre 2020 à 18 h.
Espace clos Guillaume, Salle Omer Viennet.
Durée 45 minutes suivie par les questions du public.
Entrée gratuite. Sans réservation.
Protocole sanitaire en vigueur à respecter.

Le vignoble à Fontaine-lès-Dijon en 1957: l’encépagement

Une grappe de Seibel 5455 appelé « Plantet » présentée par Monsieur Olivier Guignon vers 1990 dans la vigne des Champs-Rémy devenue la Vigne de Fontaine. (Cliché Photo-club de Fontaine)
Une grappe de Seibel 5455 appelé « Plantet » présentée par Monsieur Olivier Guignon vers 1990 dans la vigne des Champs-Rémy devenue la Vigne de Fontaine. (Cliché Photo-club de Fontaine)

En 1957[1], la viticulture fontainoise est orientée en totalité vers la production de vin avec des raisins de cuve. L’encépagement compte huit variétés. Cette hétérogénéité résulte de la fantaisie des différents propriétaires car, jusqu’en 1953, les vignerons peuvent planter librement les variétés de leur choix. Avec 40% des cépages, le Gamay domine. Il s’étend sur 4 ha 9 a et 15 ca. S’il craint les gelées de printemps, il a l’avantage de produire une petite récolte sur les contre-bourgeons. Il est suivi par le Seibel 5455 avec 24%. Cet hybride producteur direct est cultivé sur 2 ha 80 a 50 ca, surtout par des personnes qui n’ont guère de temps à consacrer à la vigne, car il est de conduite facile et peu soumis aux aléas des maladies. Vient ensuite l’Aligoté, fertile et rustique, avec 23,9%. Cette variété, qui donne un vin blanc, couvre 2 ha 45 a 42 ca. Le sensible Pinot, aux grandes qualités gustatives, et quatre autres hybrides : Seibel 1000, 8, Rouge et Seyve-Villard (blanc) ne forment ensemble que 8,75% de l’encépagement total.
Les porte-greffes sont connus pour moitié dans le recensement. Le 3309 qui est une variété issue d’un croisement entre Vitis riparia et Vitis rupestris, toutes deux d’origine américaine, domine à plus de 90%. L’autre pied mère répertorié, le 1202, d’une origine semblable, n’est utilisé que par un propriétaire. Le vignoble fontainois greffé avec ce porte-greffe offre ainsi un très bon degré de tolérance au phylloxéra racinaire et de résistance au mildiou.
L’intervalle entre les rangs est, à 71,2 %, d’1 m et le reste est de 1,10 m, donc moins fréquent. La distance entre les pieds est, à 42,85%, de 1 m, 30 % de 0,80 m, 21,42% de 0,90 m et le reste de 0,85 m. Là encore, la distance entre les rangs ou entre les pieds dépend de l’exploitant. À noter que si les plantations sont en rangées homogènes, deux sont encore en mélange, sans ordre (en foule).
L’âge moyen de ce vignoble est de 15 ans et un tiers est en vignes jeunes de moins de 10 ans. Si la plus ancienne vigne date de 1914, ce vignoble n’est pas vieux et dans l’ensemble, le renouvellement est régulier, sans qu’une évolution de l’encépagement selon la période de plantation ne soit sensible.
Les possibilités de récolte sont estimées entre 20 et 50 hl à l’ha à 57,40%, entre 50 et 80 hl à 16,66% et à moins de 20 hl à 11,11 %. Une seule exploitation indique un potentiel entre 100 et 150 hl. 12,96 % des vignes ne sont pas en production. Quant à la qualité, les déclarations ont classé toutes les productions dans la catégorie des vins de consommation courante.

Sigrid Pavèse

[1] Archives départementales de la Côte-d’Or : 1789 W 34.278. Recensement général du vignoble.

 

La grotte de Lourdes du parc Saint-Bernard à Fontaine-lès-Dijon

Il existe des milliers de grottes de Lourdes dans le monde. Celle du parc de la Maison natale de saint Bernard à Fontaine-lès-Dijon date de 1898. Elle a été commanditée cette année-là par les Missionnaires de Saint Bernard[1], gardiens de la Maison natale depuis 1880,  et elle a été financée par la charité des pèlerins bourguignons. C’est une lettre circulaire de l’abbé Auguste Lavielle de mars 1899[2] qui nous l’apprend. Missionnaire de Saint-Bernard depuis 1894, l’abbé Lavielle (1859-1941) était chargé de la gestion matérielle des affaires de la Maison natale. À ce titre, il collectait des fonds pour l’œuvre des Missionnaires et cherchait continuellement des bienfaiteurs. Comme par ailleurs les Missionnaires étaient directeurs du pèlerinage bourguignon à Notre-Dame de Lourdes, il profite de l’envoi d’un compte-rendu du dernier pèlerinage pour solliciter du destinataire de la missive[3], une seconde obole, afin de solder la somme relativement importante restant après l‘achèvement des travaux, en octobre 1898. Il fait appel à sa « générosité bien connue », à sa « dévotion à la bonne mère » et insiste sur le fait que cette grotte doit être «  l’œuvre exclusive des pèlerins bourguignons ».
Première entreprise de la réhabilitation de la Maison natale conduite par la Société civile de Saint Bernard, propriétaire de tout le domaine à partir de 1878[4], le parc Saint-Bernard, au cœur duquel s’inscrit la grotte, a été créé en 1879, dans l’objectif de permettre les processions autour du château. L’œuvre de restauration était placée sous les auspices de la Vierge[5] que saint Bernard avait beaucoup célébrée, mais, jusqu’à présent, aucun document n’a été retrouvé permettant d’attester formellement que le projet d’établissement d’une grotte de Lourdes ait existé lors de la conception du parc. Ce qui est certain, c’est que la réalisation de la réplique de la grotte se place dans le pic de copies correspondant au quarantième anniversaire des 18 apparitions de la Vierge à Bernardette Soubirous, en 1858.
La grotte a été inaugurée le 24 mai 1898, fête de Notre-Dame Auxiliatrice, et la statue bénite par le supérieur des Missionnaires de Saint Bernard, Christian de Bretenières[6]. La copie de la grotte est « bien conforme à celle de Lourdes », même si ses dimensions en largeur et en profondeur sont moindres que celles de la grotte pyrénéenne[7]. À Fontaine, elle s’inscrit de manière naturelle dans une dénivellation du terrain, mais la similitude de son apparence n’a été permise que par des travaux de creusement de la cavité dans le calcaire et l’emploi de ciment pour lisser les parois. La statue qu’elle abrite dans une anfractuosité est analogue à celle sculptée par Joseph Hugues Fabisch en 1864 pour la grotte de Massabielle. La Vierge, mains jointes, est vêtue d’un voile blanc et d’une robe de même couleur retenue par une ceinture bleue retombant en deux longs rubans. L’aménagement est complété par une esplanade et un autel régulièrement décoré, ce qui est un bon indicateur de la fréquentation du site aujourd’hui.

Sigrid Pavèse

[1] Communauté de prêtres auxiliaires et missionnaires pour le diocèse de Dijon établie le 18 février 1880 dans la Maison natale de saint Bernard.
[2] Lettre achetée à un particulier par les AVF et remise aux Archives diocésaines de Dijon.
[3] Le nom n’est pas indiqué.
[4] Bulletin du VIII e centenaire de saint Bernard, n°3, novembre 1890.
[5] Œuvre de la restauration du sanctuaire natal de saint Bernard, sans date. (Vers 1890).
[6] La semaine religieuse, 21 mai 1898.
[7] La grotte de Massabielle mesure 3,80 m de hauteur, 9,50 m de profondeur et 9,85 m de largeur (Internet).

Fontaine-lès-Dijon dans Le Bien public de 1948

En 1948, Fontaine-lès-Dijon n’apparaît que sept fois dans le Bien Public. Un article se contente de signaler qu’une bague a été trouvée et qu’elle peut être réclamée à la mairie. Un autre indique que la fête patronale aura lieu les 22 et 23 août avec bal, manèges, attractions diverses, buvette et trois autres sont consacrés à la distribution des titres d’alimentation. La France, malgré de bonnes récoltes, est un des derniers pays à rationner encore le pain. La refonte fiscale n’empêche pas la prédominance des impôts indirects et, à Fontaine, le maire rappelle à la suite de l’annonce de la distribution des titres d’alimentation pour le troisième trimestre, que la taxe locale sur les ventes au détail est portée, à partir du 1er juillet, à 1,75%.

Les deux articles restants sont novateurs. Pour la première fois est donné un compte-rendu « sommaire » de la réunion du conseil municipal du 12 juin, mais les 12 points systématiquement abordés sont très peu développés, si bien qu’on sait qu’une procédure en instance a été introduite par un particulier devant le conseil de Préfecture contre la commune, sans savoir sur quoi porte le différend, que des crédits sont ouverts sans autres précisions, sauf pour le financement d’un voyage scolaire de fin d’année et des fêtes du quatorze juillet. Par contre, la protestation du conseil contre la faiblesse des crédits mis à la disposition des communes pour l’inhumation définitive de chaque victime de guerre est relayée ; de même, une place importante est consacrée à la disparition accidentelle du conseiller municipal Jean Falconnet. On retrouve dans ce compte-rendu quelques constantes de la presse régionale qui valorise les personnes dévouées, critique l’État, donne des renseignements pratiques mais l’information est donnée sans analyse.

Le dernier article, quant à lui, marque une inflexion sensible de la présentation, avec l’insertion d’une photo et un titre qui se détache en gros caractères, mais cette mise en page est exceptionnelle. Par la suite, on revient au simple titre « Fontaine-les-Dijon » en majuscules, suivi du sujet, en caractères minuscules gras. La modification de la charte graphique a été effectuée pour mettre en valeur un article nécrologique concernant René Guillaume, un jeune officier tué en Indochine, dont les parents sont domiciliés à Fontaine. La phrase introductive : « De jour en jour, nous apprenons que des jeunes Français luttant en Indochine tombent pour la plus grande France » ne remet pas en cause le colonialisme mais révèle la prise de conscience que cette guerre a un coût humain. Elle témoigne de ce que ce conflit lointain, débuté en 1946, est meurtrier et qu’il n’épargne pas des familles locales. L’émotion provoquée par le drame dans le village permet de mobiliser l’opinion.

Sigrid Pavèse