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- Le village avec les retraités de la Poste et de France télécom. 6.10.2021
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Durant tout le mois de novembre, les Amis du Vieux Fontaine ont déployé une programmation riche et variée autour de l’exposition de Nicole Lamaille « Couleurs de vigne » à la bibliothèque municipale de Fontaine-lès-Dijon, pour réinscrire la vigne dans la mémoire des habitants et promouvoir leur publication Un abécédaire pittoresque de la vigne et du vin à Fontaine-lès-Dijon.
Jean-Pierre Deschamps de Vision 2000 a filmé le vernissage de l’exposition « Couleurs de vigne à Fontaine-lès-Dijon » de l’artiste Nicole Lamaille. Vous pouvez retrouver la vidéo sur : https://vimeo.com/645592201
Avec les Amis du Vieux Fontaine, l’histoire de la vigne de Fontaine-lès-Dijon continue à la bibliothèque municipale
Un mois durant les Amis du Vieux Fontaine, en partenariat avec la Ville, organisent des manifestations autour de l’exposition de Nicole Lamaille « Couleurs de vigne à Fontaine-lès-Dijon » pour mettre en relief le lien qui unit Fontaine-lès-Dijon et le classement dans la zone écrin des climats du vignoble de Bourgogne inscrits au patrimoine de l’Unesco.
EXPOSITION : Couleurs de vigne à Fontaine-lès-Dijon par Nicole Lamaille du 9 au 27 novembre
Horaires d’ouverture de la bibliothèque : mardi, jeudi et vendredi de 15 h à 18 h 30 ; mercredi de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h 30 ; samedi de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h
DÉDICACE de l’ouvrage Un abécédaire pittoresque de la vigne et du vin à Fontaine-lès-Dijon par Nicole LAMAILLE
Les samedis 13 et 27 novembre entre 14 h 30 et 16 h 30 heures
VISITES COMMENTÉES DE L’EXPOSITION Couleurs de vigne à Fontaine-lès-Dijon par Sigrid Pavèse
Les samedis 13 et 27 novembre entre 14 h 30 et 16 h 30 heures. Commentaires à la demande et en continu.
ATELIER : «Dessiner la vigne». Nicole Lamaille, animatrice.
Samedi 20 novembre de 14 h 30 à 16 h 30 (Sur inscription. Groupe limité à 8)
CONFÉRENCES : Autour du vignoble de Fontaine-lès-Dijon
Samedi 27 novembre à 17 h
Le vignoble dijonnais par Éliane LOCHOT de 17 h 05 à 17 h 20.
Symbolique des noms dans le vignoble bourguignon par Jean-Pierre CHABIN : de 17 h 25 à 17 h 40
Les mots de la vigne et du vin à Fontaine-lès-Dijon par Gérard TAVERDET de 17 h 45 à 18 h
La Vigne de Fontaine-les-Dijon par Jean Philippe RENARD de 18 h 05 à 18 h 20
ANIMATIONS POUR LE PUBLIC SCOLAIRE, LES RÉSIDENTS DE L’EPHAD DES NYMPHÉAS
Bibliothèque municipale
Centre Jeanne Lelièvre
8 place des Trois-Saffres
03 80 58 42 30
bibliotheque@fontainelesdijon.fr
Propriété de la commune depuis 1808, le presbytère est un fleuron peu connu de son patrimoine. La simplicité de sa façade sur rue contraste avec le décor intérieur du XVIIIe siècle où l’ornement sculpté marque la dignité de son occupant. Pénétrer dans cette maison, c’est plonger dans une histoire pluriséculaire. La brochure propose donc de se faire une idée de cet édifice et de s’imprégner de son atmosphère.
La version papier est disponible gratuitement au service accueil de la mairie et la version numérique peut être consultée sur le site de la ville de Fontaine-lès-Dijon : http://www.fontainelesdijon.fr/fr/culture-patrimoine/patrimoine/presbytere
Plan d’alignement de la commune de Fontaine-lès-Dijon par Monsieur de Francheterre, géomètre, 1840 (ADCO, PM 1158).
La halle de Fontaine qui était située au cœur du village, à l’emplacement du parking du Perron créé en 1983, a été un haut lieu de la vie publique des vignerons de Fontaine pendant tout l’Ancien Régime, jusqu’à sa démolition en 1878. Flanquée d’une croix donnant rue de la Confrérie, c’était un édifice sans fermeture et sans porte au rez-de-chaussée. Il avait d’abord un rôle économique. En effet, lorsqu’arrivaient des marchandises à Fontaine, tels que tonneaux, cercles et paisseaux (échalas), ils étaient déposés là, avant d’être récupérés par leur destinataire. Fontaine n’avait pas de bois et celui des milliers de paisseaux nécessaires pour attacher la vigne venait de l’extérieur. La halle servait aussi d’abri aux ouvriers et de place pour les vendanges. Elle avait aussi un rôle culturel. Les jours de fêtes on s’y réunissait pour jouer aux quilles, danser… Enfin, l’édifice a toujours été le lieu de la publication à faire aux habitants[1]. Mais avant la Révolution, c’était aussi le siège de la justice communale. Tout au long de l’année, il y avait là des audiences ordinaires de justice appelés « jours » et, en octobre ou novembre, se tenaient « les grands jours », qui étaient des audiences extraordinaires[2]. Lors de ces assises annuelles, tous les chefs de familles payant l’impôt étaient convoqués et punis d’une amende s’ils ne se présentaient pas sans excuse valable. Le juge, représentant l’État central dans la seigneurie, lisait les arrêts et règlements du parlement de Dijon concernant la commune, comme l’interdiction du grappillage dans les vignes. Ensuite, les habitants désignaient leurs « officiers » ou agents du village, tels les vigniers qui assuraient la police de la vigne pour un an et qui prêtaient aussitôt serment de vaquer aux fonctions de leur charge « en honneur et conscience ». Puis, le juge recevait les plaintes et les requêtes de toute nature, aussi bien individuelles que celles de la communauté. Ainsi voit-on les habitants demander de sommer un marchand vinaigrier d’enlever les « gennes » (résidus des grappes) qu’il laissait dans la rue après les avoir passées par son alambic[3]… Le juge réprimait les abus en appliquant la loi. Il pouvait condamner à des amendes car cette justice avait compétence au civil et au pénal.[4]. C’était également sous la halle qu’était proclamée à son de trompe et de cris publics l’ouverture du ban de vendange avec, pendant longtemps, l’accueil de la municipalité de Dijon, qui en profitait pour exercer son droit de justice comme seigneur d’une partie de Fontaine. L’audience était suivie de repas pantagruéliques[5]. Ce bâtiment chargé d’histoire n’a pourtant laissé aucune trace à Fontaine. (Sigrid Pavèse)
[1] Archives départementales de la Côte-d’Or (ADCO), II O 296, 28 novembre 1815, 29 janvier 1816 : opposition de la commune à la prise de possession de la halle par le receveur des domaines en vertu de la loi de 20 mars 1813.
[2] HAYHOE (Jérémie), « La police aux Grands jours dans la Bourgogne du Nord » dans BRIZAY (François), FOLLAIN (Antoine), SARRAZIN (Véronique) (dir.), Les justices de village, PUF de Rennes, p. 205-207.
[3] ADCO, C 531, 4 janvier 1781.
[4] LISBERNEY (Jean), « La justice de Fontaine-lès-Dijon au XVIIIe siècle », Mémoire de la Société pour l’histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, 1938, tome 5, 1938, p. 207-209.
[5] PAVÈSE (Sigrid), « Le ban des vendanges à Fontaine-lès-Dijon », Bulletin des Amis du Vieux Fontaine, n° 139, septembre 2016.
À gauche, la lithographie de la clé de voûte armoriée de la coupole de la chapelle Saint-Bernard a été exécutée par Louis Edmond Chapuis, peintre et graveur dijonnais (1851-1934) d’après un dessin du sculpteur Frédéric Creusot (Semur-en-Auxois, 1832-Dijon, 1910)[1]. L’architecte des restaurations de la Maison natale, Paul Selmersheim, avait accrédité Frédéric Creusot pour rétablir les sculptures des coupoles, en forme de couronnes royales qui avaient été altérées après la vente de la Maison natale comme bien national en 1793.
Les religieux Feuillants qui avaient acquis la Maison natale en 1613 avaient obtenu de Louis XIII qu’il soit le fondateur de leur monastère. Pour constituer leur église, ils avaient transformé les salles basses de l’ancien donjon en chapelles qu’ils avaient décorées grâce aux libéralités du roi. En 1619, la chapelle qui était considérée comme le lieu de naissance de saint Bernard et avait abrité un oratoire primitif était dédiée au roi. C’est ainsi que dans cette chapelle le chiffre de Louis XIII se trouve sur chaque entablement des colonnes géminées, sur l’arcade en anse de panier au-dessous des tribunes et quatre fois sur l’entablement sphérique des coupoles. Quant à ses armoiries, elles sont placées sur la clé de voûte. L’écu, au centre, porte deux écussons, l’un aux armes de France avec ses fleurs de lys, accolé à un second aux armes de Navarre avec ses chaînes. Il est tourné vers l’autel de la chapelle. Sa pointe, ornée du L entrelacé de feuilles de lauriers, regarde l’entrée. Ce blason est surmonté de la couronne royale fleuronnée de fleurs de lys. Il est entouré de deux colliers. Le premier est celui de Saint-Michel reconnaissable à ses coquilles et à son médaillon représentant saint Michel terrassant le dragon. Le deuxième est celui du Saint-Esprit formé d’un cordon de fleurs de lys où s’intercalent les L de Louis XIII et d’une croix à quatre branches égales dont l’avers présente une colombe. Un cartouche à enroulements découpés enserre des dauphins en supports. À la partie supérieure, la tête de la dépouille d’un lion surmonte une tête d’ange aux ailes déployées, tandis que les pattes arrières de la bête prennent la place de la queue des dauphins.
Sigrid Pavèse avec la collaboration d’Élisabeth Réveillon
[1] Chomton Louis, Saint Bernard et le château de Fontaines-lès-Dijon, tome 1, Dijon, 1891, planche 8.
En 1952, la rubrique Fontaine-lès-Dijon n’apparaît que pour informer, comme chaque année depuis 1945, de la cérémonie du 25 août organisée par l’Amicale du maquis Liberté et la municipalité, en souvenir de Darnet et Pontiroli, devant la stèle commémorative de leur exécution sommaire.
L’année 1953 est plus bavarde. Les différentes manifestations intellectuelles, touristiques, artistiques et religieuses célébrant le huitième centenaire de la mort de saint Bernard sont largement couvertes au niveau régional avec de nombreuses photos. À Fontaine même, un avis nous apprend qu’une réunion pour la préparation des fêtes a lieu en mars au café de la Place, qui était alors doté d’une salle dédiée aux rassemblements publics. C’est à Fontaine en effet que se clôturent, le 20 septembre 1953, les cérémonies de cette année bernardine. Un plan de circulation accompagné d’explications paraît le 20 et, le lendemain, un reportage sur trois pages, dont deux uniquement de photos, fait le récit de ces fêtes qui se sont déroulées sur deux jours, à Dijon et Fontaine. Il titre sur la participation de 35 000 personnes et une photo sur une demi-page montre une partie de la foule dans le clos des Feuillants, à l’ouest de la Maison natale, la place étant trop petite pour accueillir une telle multitude.
En 1953, Fontaine compte 802 inscrits sur les listes électorales comme nous l’apprend un entrefilet d’avril 1953 sur le résultat des élections municipales, sans qu’à Fontaine, aucun autre article ne les évoque autrement. La participation est alors de 71% et pas un des 13 conseillers élus conduits par Léonce Lamberton n’obtient moins de 86% des voix.
Plusieurs articles indiquent le caractère toujours rural de la commune comme celui où le président du syndicat des fruits communique que l’atelier de distillation ne se tiendra pas près de la mare comme habituellement mais chemin Saint-Martin, la raison de ce changement de lieu n’étant pas indiquée. Quant au rappel par la municipalité que des ordres très stricts ont été donnés aux gardes-champêtres pour dresser des procès-verbaux à l’encontre des visiteurs du cimetière qui ont pris l’habitude de jeter les fleurs fanées enlevées de leurs tombes n’importe où, y compris sur celles du voisinage, alors qu’il existe un lieu de collecte fort visible à l’extérieur du cimetière, il redit que commune rurale ou pas, les incivilités ont toujours existé mais que les chargés de l’ordre ont changé d’appellation.
Néanmoins le passage du rural à l’urbain se fait sentir avec le signalement, lié aux travaux d’adduction d’eau, d’un arrêt de distribution d’eau potable le 17 juin dans le vieux village ou, en juillet, avec l’avis d’extension du service de ramassage des ordures ménagères à de nouvelles voies. Le signalement que les débris de verre, les tailles d’arbustes et particulièrement les branches de rosiers ne font pas partie des ordures ménagères montrent que le tri est ancien mais que les récipients de collecte ne sont pas encore normalisés puisqu’il est noté que leur poids, y compris leur contenu, doit offrir la possibilité d’un chargement par un seul homme et que les caisses en bois sont interdites compte-tenu des accidents que les clous peuvent occasionner. N’oublions pas que jusqu’en 1964, il n’existe qu’un seul préposé à l’enlèvement des ordures ménagères qui le fait avec un tombereau hippomobile.
Pendant que l’équipement de la commune se poursuit pour faire face aux mutations en cours, la guerre d’Indochine continue comme en témoigne la relation des obsèques à Fontaine-lès-Dijon, le 30 janvier 1953, du capitaine Poitau mort au Tonkin le 5 avril 1952. Il laisse une veuve et quatre jeunes enfants.
Sigrid Pavèse