La Vierge à l’Enfant ou Vierge à l’oiseau est une sculpture en ronde-bosse présente dans la chapelle Saint-Martin à Fontaine-lès-Dijon. Elle s’apparente aux vierges champenoises ou bourguignonnes du XIVe siècle. Marie, debout, tient l’Enfant appuyé sur sa hanche à l’aide de son bras gauche. Ses mains, dont la droite serre un bouquet de fleurs, sont traitées de façon schématique. Marie est vêtue d’une fine robe ceinturée sous la poitrine et d’un ample manteau dont le drapé retombe en plis tuyautés. Un voile court est posé sur sa chevelure longue et bouclée. Sa bouche est petite, son nez droit et ses yeux en amande clos à demi ne regardent ni l’Enfant, ni les fidèles. Elle est pensive, tout comme l’Enfant qui tient un oiseau dans sa main gauche. Ce dernier porte un linge fluide qui laisse voir ses orteils traités assez sommairement. La légère inflexion de la tête de la Vierge vers l’Enfant, l’expression de douceur intériorisée, le geste du bras droit de l’Enfant vers sa mère suscitent l’émotion.
Cette statue en pierre reconstituée fut bénite le 11 novembre 1965 par Mgr André Mathey, vicaire général, lors de l’inauguration de la chapelle Saint-Martin[1]. Elle était située alors dans l’oratoire, devant une fenêtre, donc à contre jour, pour être visible de la rue. Elle a été déplacée à gauche de l’autel lors du réaménagement de la chapelle en 2007. Elle a été offerte pour la chapelle par l’abbé André Philbée, curé affectataire de la paroisse, qui l’avait achetée, sur catalogue, avec le maître d’œuvre, Roger Rouzet, à un marchand d’articles religieux, rue du Tillot à Dijon[2]. On ne sait malheureusement rien de l’atelier de moulage à l’origine de cette fabrication, ni de l’auteur du modèle, qui s’est visiblement inspiré d’une œuvre médiévale.
Sigrid Pavèse, Élisabeth Réveillon
[1]Le Bien public, 12 novembre 1965.
[2] Lettre de M. René Rohrbacher au Conservateur des Antiquités et Objets d’Art de la Côte-d’Or, 11 juin 1996.