L’année 1958 est marquée par les élections cantonales, en avril, et les élections législatives, en novembre, remportées, à Fontaine, par le Centre National des Indépendants (CNI) fondé en 1949. Ce parti réunit des courants de droite non gaulliste, conservatrice et libérale. Le samedi 19 avril, à la veille du scrutin des cantonales, le maire de Fontaine, Léonce Lamberton, publie une tribune de soutien au candidat sortant du CNI qui se représente, M. Hauser : le code électoral n’empêchait pas alors la promotion publicitaire de la gestion d’une collectivité par un élu pour faire pression sur son électorat et ce, au mépris de l’égalité entre les candidats.
Avec le retour au pouvoir du général de Gaulle, à la faveur du contexte insurrectionnel de mai 1958 lié à la guerre d’Algérie et à l’instabilité gouvernementale, les élections législatives de novembre visent à choisir les députés de la première législature de la Cinquième République dont la constitution a été adoptée, par référendum, le 28 septembre 1958. À Fontaine, six mois après les élections cantonales, le nombre des inscrits s’est accru de 16%. La participation à cette élection est massive (80% contre 55% pour les cantonales). Malgré une percée importante (20%) de l’Union pour la nouvelle République (UNR), parti fondé le 1er octobre 1958 pour soutenir l’action du général de Gaulle, qui remporte les élections nationales, à Fontaine, le CNI (34%) demeure en tête avec François Japiot. Élu député de la Côte-d’Or, ce conseiller municipal de Dijon ne rejoint aucun groupe à l’Assemblée nationale.
En 1958, la population fontainoise atteint 2 000 habitants. Fontaine devient donc une ville et elle fait partie des communes où un plan d’urbanisme devient obligatoire. En 1958, il est en cours de préparation. Dans le domaine scolaire, la situation est difficile mais Fontaine n’est pas prioritaire. C’est ainsi que l’autorité supérieure refuse le préfinancement par la commune de deux classes au groupe scolaire des Saverney, ce qui lui permet de nommer un seul instituteur, qui exerce provisoirement au village dans des classes surchargées, car le groupe des Carrois n’est qu’en cours de construction.
Fontaine bascule vers une société plus urbaine mais la ruralité est toujours très prégnante. En octobre, un avis de la mairie rappelle que la divagation des chiens est formellement interdite tant dans les champs que les rues et chemins et que les chiens de chasse ne peuvent sortir qu’en action de chasse et dans les limites prévues par les lois et règlements. De son côté, en décembre, le syndicat des fruits informe ses adhérents que l’alambic est installé chemin Saint-Martin.
Divers avis montrent des services embryonnaires. Le 1er septembre, le journal titre que la Caisse d’épargne inaugure sa 24e succursale à Fontaine et une photo illustre le vin d’honneur servi à la mairie. Cette succursale est ouverte chez la buraliste du village, Mme Viollet, le lundi de chaque semaine de 10 à 11 h… Pour l’enlèvement des ordures, il est rappelé que les récipients et leur contenu doivent permettre une manutention facile et sans danger. L’usage de caisse en mauvais état est interdit, les clous pouvant occasionner des blessures… En janvier le temps froid occasionne des chutes de neige et le maire redit que l’usage de luges ou de traineaux constituant une gêne ou un danger sur les voies publiques tombe sous les interdictions du code de la route. Des ordres ont été donnés aux services de police pour faire respecter cette interdiction.
Sur le plan culturel, la fête patronale, place des Carrois, le bal des pompiers au café de la place du Perron, les cérémonies mémorielles rythment l’année. La fête nationale n’est pas accompagnée de manifestations festives mais il est demandé aux habitants de pavoiser leur maison. Avec l’UFOLEIS, qui est la fédération de Ciné-clubs de la Ligue Française de l’Enseignement et de l’Éducation, des séances de projection de films de qualité sont proposées à tous par le conseil des parents d’élèves.
Sigrid Pavèse