Au début de 1946, le gouvernement est toujours provisoire. Le 13 octobre a lieu un deuxième référendum pour adopter une nouvelle constitution, le premier projet ayant été refusé. Le oui l’emporte au niveau national mais ni en Côte-d’Or, ni à Fontaine où, sur 705 inscrits et 541 votants, 347 Fontainois ont voté non. Ce référendum donne naissance à la IVe République.
En 1946, la France est toujours en situation de pénurie et comme pendant la guerre, il faut avoir des tickets pour acheter la plupart des denrées. Chaque mois, le maire, Léonce Lamberton, communique sur le jour de la distribution de tickets en demandant aux administrés d’être exacts pour faciliter le travail du secrétariat. On apprend ainsi qu’en plus des tickets d’alimentation, de textile, de charbon, il existait à Fontaine des cartes de jardinage qui permettaient l’attribution de semences pour les exploitants de jardins familiaux et donnaient des conseils sur l’utilisation des graines.
L’année est rythmée par l’annonce des fêtes et cérémonies. Les fêtes du sanctuaire de saint Bernard, qui se déroulent sur trois jours avec des processions dans le parc du 17 au 19 août, sont distinctes de la fête patronale qui a lieu le 25 août et comprend une fête religieuse le matin, avec messe et procession du bâton de saint Bernard, ainsi qu’une fête civile sur les bords de la mare, accueillant de nombreuses attractions. Pour se conformer à un arrêté préfectoral, l’évêque Mgr Sembel interdit les rassemblements d’enfants de moins de 18 ans, les privant ainsi de pèlerinages en raison des épidémies en Côte-d’Or.
Cette année-là, la fête patronale coïncide avec l’hommage au cimetière aux deux résistants Jean Darnet et Robert Pontiroli, torturés et fusillés en 1944. La cérémonie a lieu en présence des membres du maquis Liberté, de groupements FFI et d’Anciens combattants. La guerre est aussi rappelée par la mention de la remise de la médaille militaire à titre posthume au caporal Jacquot, chef de pièce de mitrailleuse, qui a trouvé la mort le 18 juin 1940 à la tête de ses hommes en résistant à l‘ennemi, à Parroy, en Moselle et dont les parents résident à Fontaine.
En 1946, le bagne de Cayenne est fermé et c’est sans doute dans ce contexte qu’est organisée une réunion publique sur les atrocités du bagne avec la participation d’une ancienne déportée à Ravensbrück.
En juillet, un avion de la base aérienne Dijon-Longvic est contraint d’atterrir suite à une panne d’essence. Il capote dans un champ situé à proximité de la route d’Ahuy sur le territoire de Fontaine. De type Fieseler, c’était un avion militaire de liaison et de reconnaissance. Les pilotes sont indemnes mais les dégâts matériels importants.
Sigrid Pavèse