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Piétonnes, charretières, ocre, grises, rouges, vernies, en aluminium, en bois, vitrées… la diversité des portes est extraordinaire. Malgré la richesse des détails qu’elles offrent, les portes sont pourtant rarement regardées, peut-être parce que chacun de nous en possède une. À Fontaine, elles tirent souvent leur valeur de leur encadrement qui change au cours du temps et contribue à dater les édifices. Elles participent à l’identité du village et témoignent de son histoire. Observer les portes, c’est donc s’offrir un voyage dans le temps, admirer des savoir-faire, deviner des histoires et ne jamais être au bout de ses surprises.

Version numérique consultable sur :
http://www.fontainelesdijon.fr/fr/culture-patrimoine/patrimoine/portes-portails-village
téléchargeable en pdf:
http://www.fontainelesdijon.fr/assets/files/kiosque/BROCHURE%20JEP/jep20-portes_BDF.pdf

 

Retour en images sur les animations

Journées européennes du patrimoine
Fontaine-lès-Dijon de portes en portes

Datation des maisons et monuments  typiques du village avec les CM2 de l’école des Carrois

 

JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE 2020

Samedi 19 septembre 2020
« D’une porte à l’autre »

Visite guidée par Sigrid Pavèse sur le thème des portes du village de Fontaine-lès-Dijon.
Rendez-vous place des Feuillants à 14 h. Durée 2 heures. Gratuit.
Inscription obligatoire par courriel à : amisduvieuxfontaine@gmail.com (Groupe limité)

Formulaire d’inscription:

Inscription JEP 2020 AVF (doc)
Inscription JEP 2020 AVF (pdf)
Inscription JEP 2020 AVF (txt)

Le vignoble à Fontaine-lès-Dijon en 1957: le parcellaire

Les 54 parcelles de vigne à Fontaine-lès-Dijon en 1957

En 1953[1], pour assainir le marché du vin et orienter la production viticole, le gouvernement a prescrit un recensement général du vignoble français, qui a été confié à l’Institut des vins de consommation courante (IVCC), créé en 1954[2]. Ce recensement a été effectué en établissant deux documents. Le premier est une « déclaration de propriété de vigne » pour chaque exploitation viticole, avec des renseignements relatifs au propriétaire foncier, au déclarant, ainsi qu’à l’exploitation. Le second est un « bulletin de parcelle » indiquant pour chaque parcelle de vigne, l’identité du propriétaire foncier, celui de l’exploitant, les références cadastrales, la situation topographique, l’aire de production, l’encépagement, l’âge de la vigne et les possibilités de récolte. Le travail d’enquête a été effectué sur le terrain et à la mairie. Les éléments recueillis ont été codifiés pour être reportés sur des cartes perforées. Les déclarations pour le cadastre viticole de Fontaine ont été lues et approuvées par les intéressés le 11 octobre 1957[3]. Elles donnent une photographie détaillée de la structure du vignoble à cette date.

En 1957, 24 exploitants de 32 à 71 ans, avec une moyenne d’âge de 54 ans, cultivent 10 ha 37 a 51 ca de vigne représentant globalement 11% de leur exploitation. 3 exploitations sont détenues par des veuves. 54 parcelles sont répertoriées, avec une moyenne de 2 par exploitant et une surface moyenne de 19 a 21 ca. La plus grande exploitation possède 1 ha 35 a 92 ca en 7 parcelles, la plus petite 11 ares. 2 exploitations seulement s’étendent sur plus d’un hectare. Toutes les parcelles sont situées sur des coteaux, dans 20 lieux-dits. Près du tiers se trouve aux Charmes et au Bois, mais la vigne est aussi présente avec 3 parcelles dans les lieux-dits aux Conottes, aux Porte-feuilles, en Vaux, aux Champs-Rémy et aux Champs communaux. Les 54 parcelles sont exploitées en faire-valoir direct à l’exception de 6 (2 en métayage à bail « oral » et une à bail écrit, 3 en fermage à bail « oral »).

En 1957, à Fontaine, les vignerons n’ont donc pas encore disparu. On continue à les trouver essentiellement dans le village mais la vigne n’est plus qu’une activité d’appoint, avec, pour moitié, des micro-exploitations de moins de 50 ares, très éparpillées. Le fermage et le métayage concernent des propriétaires qui se chargent de l’exploitation d’une vigne appartenant à un parent ou à un voisin. Ainsi structurées, à l’exception d’une qui ne le mentionne pas, toutes les exploitations sont destinées à produire du vin pour la consommation familiale.

Sigrid Pavèse

[1] Décret n° 53-977 du 30 septembre 1953.
[2] Décret n° 54-437 du 16 avril 1954. Cet institut a été transformé par décret n° 76-302 du 7 avril 1976  en Office national interprofessionnel des vins de tables (ONIVIT) puis par décret n° 83-244 du 18 mars 1983 en Office national interprofessionnel des vins (Onivins).
[3] Archives départementales de la Côte-d’Or : 1789 W 34.278. Recensement général du vignoble.

La Vierge à l’oiseau de la chapelle Saint-Martin à Fontaine-lès-Dijon

Vierge à l’oiseau. Chapelle Saint-Martin. Fontaine-lès-Dijon. (Cliché Michel Laignelet, 1974).

Vierge à l’oiseau. Chapelle Saint-Martin. Fontaine-lès-Dijon. (Cliché Michel Laignelet, 1974).

La Vierge à l’Enfant ou Vierge à l’oiseau est une sculpture en ronde-bosse présente dans la chapelle Saint-Martin à Fontaine-lès-Dijon. Elle s’apparente aux vierges champenoises ou bourguignonnes du XIVe siècle. Marie, debout, tient l’Enfant appuyé sur sa hanche à l’aide de son bras gauche. Ses mains, dont la droite serre un bouquet de fleurs, sont traitées de façon schématique. Marie est vêtue d’une fine robe ceinturée sous la poitrine et d’un ample manteau dont le drapé retombe en plis tuyautés. Un voile court est posé sur sa chevelure longue et bouclée. Sa bouche est petite, son nez droit et ses yeux en amande clos à demi ne regardent ni l’Enfant, ni les fidèles. Elle est pensive, tout comme l’Enfant qui tient un oiseau dans sa main gauche. Ce dernier porte un linge fluide qui laisse voir ses orteils traités assez sommairement. La légère inflexion de la tête de la Vierge vers l’Enfant, l’expression de douceur intériorisée, le geste du bras droit de l’Enfant vers sa mère suscitent l’émotion.

Cette statue en pierre reconstituée fut bénite le 11 novembre 1965 par Mgr André Mathey, vicaire général, lors de l’inauguration de la chapelle Saint-Martin[1]. Elle était située alors dans l’oratoire, devant une fenêtre, donc à contre jour, pour être visible de la rue. Elle a été déplacée à gauche de l’autel lors du réaménagement de la chapelle en 2007. Elle a été offerte pour la chapelle par l’abbé André Philbée, curé affectataire de la paroisse, qui l’avait achetée, sur catalogue, avec le maître d’œuvre, Roger Rouzet, à un marchand d’articles religieux, rue du Tillot à Dijon[2]. On ne sait malheureusement rien de l’atelier de moulage à l’origine de cette fabrication, ni de l’auteur du modèle, qui s’est visiblement inspiré d’une œuvre médiévale.

Sigrid Pavèse, Élisabeth Réveillon

[1]Le Bien public, 12 novembre 1965.
[2] Lettre de M. René Rohrbacher au Conservateur des Antiquités et Objets d’Art de la Côte-d’Or, 11 juin 1996.

Fontaine-lès-Dijon dans Le Bien public de 1947

L’année 1947 a infléchi le cours de l’histoire avec le début de la guerre froide, mais ce sont surtout des informations pratiques locales qui nourrissent la rubrique Fontaine-lès-Dijon dans Le Bien public.

Les habitants sont ainsi avertis que le 24 avril, le scrutin pour l’élection des membres des conseils d’administration des caisses de sécurité sociale et d’allocations familiales aura lieu dans la salle de l’école de garçons, rue Saint-Bernard. Ils sont avisés que le jeudi 22 mai, une séance de vaccination antivariolique se déroulera au même lieu. Plus tard, ils sont informés que pour être admis dans les écoles, à la rentrée d’octobre[1], les enfants ayant atteint l’âge légal de la scolarité, devront subir une visite médiale au centre médico-scolaire qui se trouve à l’école de la Maladière et être munis du certificat qui leur sera remis. Une autre brève invite les jeunes nés en 1929 à se faire recenser. En août, la date des solennités de saint Bernard est précisée avec communication du programme. Elle fait suite au compte-rendu du pèlerinage qui mentionne l’accueil de religieuses cambodgiennes victimes de persécution, rappelant ainsi, indirectement, que le protectorat français du Cambodge est travaillé par des mouvements indépendantistes.

La famille du jeune partisan Robert Pontiroli, capturé au cours d’une mission et fusillé après avoir été torturé pendant 18 heures, fait savoir qu’un service religieux aura lieu le 31 août en sa mémoire. Il est précisé que ce résistant détaché au 8R de Saussy[2] vient d’être cité à l’ordre du corps d’armée, à titre posthume, avec attribution de la croix de guerre avec étoile de vermeil, lors du troisième anniversaire de sa mort le 25 août 1944.

À côté de ces manifestations ou démarches périodiques, il est indiqué qu’en souvenir et en reconnaissance, une plaque aux morts de la guerre sera inaugurée par le maire pour l’anniversaire de la Libération de Dijon, le 11 septembre, mais le lieu n’est pas précisé.

Les graves difficultés économiques dans lesquelles la France continue à se débattre au lendemain de la guerre ne se manifestent, à Fontaine, que par des communiqués mensuels du maire fixant le jour de la distribution des titres d’alimentation : pain, denrées diverses, vin, charbon. Deux ans après le conflit, le rationnement est donc toujours d’actualité et même s’aggrave car dans les pages générales on apprend que pour faire face à la disette de blé due aux gelées, en avril, la ration quotidienne de pain est ramenée de 300 à 250 g par le gouvernement et que la pénurie de charbon est amplifiée en novembre et décembre par des grèves dans les houillères.

À Fontaine, l’année 1947 est marquée par deux faits divers, l’un concernant un suicide : la mort par pendaison d’un retraité de 63 ans à la suite de « chagrins intimes » et l’autre, une forme pittoresque et bénigne de psychose collective : quelques habitants ayant cru avoir vu le « Polonais aux dix-neuf crimes » traverser le village, ce qui a déclenché, suite à un « appel téléphonique angoissé du maire », l’intervention d’un détachement de gendarmes, qui, finalement, ne trouva personne…

Enfin, 1947 est une année d’élections municipales qui se déroulent les 19 et 26 octobre. À Fontaine, 13 conseillers municipaux sont à élire. Parmi les 687 électeurs et électrices inscrits, 546 ont voté. La liste d’Union républicaine conduite par Léonce Lamberton « pour une administration saine et impartiale de la commune » est élue au premier tour avec 85% des voix. Le journal est prié d’insérer les remerciements du maire, qui vient d’être reconduit, et tient à souligner qu’une « telle cohésion mérite d’être signalée».

Le sport, la culture, les aménagements urbains, le monde du travail ne sont pas traités. Les témoignages sont également absents. Les articles ne sont illustrés d’aucune photo et ils ne sont pas signés. D’une manière générale, les sujets abordés ne donnent que quelques rares indices sur les caractéristiques de l’époque. Aujourd’hui, le suicide d’un particulier ne serait plus mentionné et on hésiterait à désigner un homme par sa seule nationalité.

Sigrid Pavèse

[1] La rentrée scolaire s’effectuera en septembre à partir de 1960 (16 septembre)
[2] D’après Michel Blondan, l’appellation officielle est « SR Saussy ». Constitué et actif en août et septembre 1944, ce groupe de résistants implanté à Saussy était en liaison avec l’état-major FFI et quelques groupes FFI. Il était plus orienté vers le renseignement que vers le combat. SR est l’abréviation de Service de Renseignement.

Au cœur des Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins 2020 : l’arbre, vie et usages

Copie d’une mosaïque du pavement d’une église de Césarée en Israël, exposée rue François Malnoury pour faire vivre le patrimoine de pays (J.C. Lornet).