Fontaine-lès-Dijon dans le Bien public de 1964

Le début de l’année 1964 est marqué par la disparition brutale, le 14 janvier, de Léonce Lamberton, le maire de Fontaine depuis la Libération, qui fait suite à celle tout aussi soudaine de son adjoint, Pierre Gueny. Léonce Lamberton laisse une commune de 3 000 habitants en pleine expansion, qui vient de se doter d’un plan d’urbanisme prévoyant 10 000 habitants à l’horizon de 1970. Fontaine est alors une commune dortoir : la plupart des habitants travaillent et se fournissent à Dijon. Les électeurs sont appelés aux urnes pour remplacer les deux conseillers. Une seule liste est présentée. Elle obtient une majorité écrasante. Jean Souny, l’ancien directeur de l’école communale de garçons depuis 1964, qui a continué à assurer sa fonction de secrétaire de mairie après sa retraite de l’Éducation nationale en 1957, est élu maire. Le discours qu’il prononce à la suite de son élection est intégralement repris dans le quotidien. Il est le prélude à bien d’autres qui forcent l’admiration par leur humanisme.

À la mairie, l’ouverture du nouveau groupe scolaire des Carrois a libéré des salles. La porte de l’ancienne classe donnant sur la rue Saint-Bernard est transformée en fenêtre. Le crépissage du bâtiment est effectué. L’idée d’établir une nouvelle mairie dans la maison de maître de la rue Bernard-Mathey est abandonnée. Des terrains sont acquis aux Carrois pour construire un bâtiment moderne répondant aux nouveaux besoins.

La réalisation de la dernière tranche de modernisation du réseau électrique est lancée et le projet d’extension générale du réseau d’eau est mis à l’étude, mais rien ne peut être fait pour l’assainissement tant que l’agrandissement de l’usine de Longvic n’est pas effectif. Un terrain de jeux, à l’origine du plateau d’évolution des Carrois, est installé mais la cour de l’école n’est pas achevée et l’absence d’école maternelle dans la commune reste sans solution. En attendant, les deux groupes scolaires sont dotés d’un téléphone, d’un aspirateur… D’importantes réparations au presbytère sont entreprises et un devis de réfection du toit de l’église est demandé. Des lampes pour l’éclairage public sont posées dans les nouveaux lotissements. Les travaux de construction du boulevard des Allobroges débutent par l’aménagement du carrefour au niveau de la route d’Ahuy. Des bordures de trottoirs sont posées rue du faubourg Saint-Martin. À la mare qui est réaménagée, les saules font leur apparition. Près du cimetière, un petit parking est créé. Fontaine est inclus dans le périmètre du syndicat de la zone industrielle de Dijon et les ordures ménagères sont désormais ramassées deux fois par semaine par la Franco-Suisse.

Les vignes et vergers disparaissent de plus en plus mais le caractère rural de la commune continue à se manifester avec le syndicat fruitier, la présence de l’alambic pour les bouilleurs de cru, la déclaration des récoltes de vin, la destruction d’un terrier de blaireaux aux Rompots par le garde fédéral accompagné des meilleurs chasseurs du village. En 1964, la sécheresse est exceptionnelle et pour prévenir les incendies, un arrêté municipal précise que les paillers, gerbiers, meules de foin ou tout autre stock de fourrage en dehors de bâtiments agricoles devront être placés à une distance minimum de 50 m des habitations. Pour accroître la mobilité des sapeurs-pompiers de Fontaine, une camionnette d‘occasion est achetée, la commune n’étant pas suffisamment riche pour acquérir un véhicule neuf. L’esprit village est encore très fort et toutes les compétences sont mobilisées pour remettre le « tub » Citroën de 11 CV en état. Lors de sa remise officielle, le maire est très fier de montrer cette « œuvre » commune au colonel, inspecteur départemental. À côté de la kermesse, de la fête patronale, du bal des pompiers et des conscrits qui rythment l’année, le cercle paroissial Saint-Bernard continue à animer la vie culturelle et sportive fontainoise avec des séances de ciné-club, des conférences, du théâtre, de la danse et des matchs de football.

La réussite au certificat d’études est encore une source de fierté et les « futures bonnes ménagères » continuent à fréquenter l’école ménagère, mais la société change doucement. Pour que les écoliers de la commune puissent goûter aux joies du ski, les premiers jeudis de neige sont organisés. L’été, un centre aéré est ouvert sur les terrains des Champs d’Aloux appartenant à l’évêché.

Sigrid Pavèse

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